EN ROUTE ...

  

L'Excalibur 35X,

une fin en soi ou juste un moyen ?

 

La conduite d'une Excalibur 35X reste toujours une expérience qui fait appel à tout les sens du conducteur (et les réveille) :

  • la vue, par la vision enchanteresse sur le capot, les phares et les ailes,
  • l'odorat, par l'odeur d'huile moteur chaude et des effluents d'essence pénétrant dans l'habitat,
  • l'ouïe, par le son grave du 6 cylindres s'exprimant à travers les sorties d'échappement inox,
  • le toucher, avec la chaleur du volant en bois et de la sellerie, mais aussi l'aspect froid et métallique de l'acier et de l'aluminium,
  • le goût (du bonheur), par un appel constant à prendre la route avec une saveur nostalgique d'antan.

 

Mais comme tout trajet en voiture, on peut vivre ce déplacement comme le simple transport d'un point A vers un point B.

Cependant, on peut aussi vivre ce déplacement comme un véritablement cheminement intérieur, vers une aspiration, une recherche de ce qui nous habite au plus profond de nous.

 

EN ROUTE VERS . . . L'INEFFABLE !!!

Deus, Deus meus, ad te de luce vigilo ; Sitivit in te anima mea (Ps 62)

 


Dévoilement de la belle

Dans son écrin vintage, la belle endormie se dévoile au petit matin ...

... et laisse apparaitre ses lignes subjectives.

 

Equipement du pilote

En cette fin d'hiver en Alsace, les températures matinales descendent encore allègrement dans le négatif.

Aussi, comme pour les aviateurs de l'époque, les équipements anti-froid sont de rigueur, l'Excalibur 35X générant sur route de nombreuses turbulences dans l'habitat. 

 

Vérification de la bête

Comme avant chaque virée, inspection visuelle de la voiture, vérification d'absence de trace de liquide suspect au sol, amorçage des carburateurs par la pompe manuelle et contrôle du niveau huile.

Puis, contrôle du niveau de liquide de refroidissement dans le radiateur.

Enfin, contrôle de la pression des pneus Michelin XAS par un "gonflomètre" s'appliquant sur le flanc du pneu.

Sans toucher aux valves, l'aiguille calibrée en bars affiche le degré d'enfoncement d'un linguet coulissant qui est directement proportionnel à la pression présente à l'intérieur du pneumatique. 

 

Accès à bord

En l'absence de porte, l'accès à bord de l'Excalibur 35X n'est pas la chose la plus facile du côté conducteur à cause du volant, surtout avec la capote en place. Mais une fois en place, installé très bas dans le siège, le voyage dans l'exception commence déjà.

Mais avant de démarrer, sécurité et puissance de la bête oblige, mise en place du harnais 4 points avec ajustement des sangles. 

 

Prise en main...

Avant de partir, ajustement du siège réglable en profondeur, des deux rétroviseurs extérieurs et du rétroviseur central.

Le pédalier très étroit du fait de l'avant de la voiture en fuseau, impose le port de chaussures pas trop larges.  Malgré tout, il faut une vigilance toute particulière pour ne pas "accrocher" accidentellement la pédale de frein en voulant débrayer.

Avec le grand volant en bois Nardi, le levier de vitesse tombe naturellement sous la main, prêt à enclencher les rapports dans la grille de sélection de la boite de vitesse.

 

Démarrage...

Coupe circuit abaissé, contact mis, la clé enclenchée dans le Neiman entraine le 6 cylindres. Lorsque les 2 carburateurs sont gavés d'essence, le 6 cylindres s'ébroue alors brutalement par une sonorité subjuguante. L'Excalibur vibre et respire : la belle est réveillée. 

Instantanément le manomètre de pression d'huile monte, tandis que celui de la température de liquide de refroidissement mettra plusieurs minutes pour attendre la plage optimale de fonctionement.

La montre chronographe indique 5 heures . . . du matin. Avant de partir, le chronomètre est déclenché pour pourvoir ensuite calculer des moyennes horaires.

Le moteur chaud, le régime moteur ralentit à 800 tr/min. Les phares sont allumés ainsi que l'éclairage des cadrans de la planche de bord. L'Excalibur 35X sort de son antre. Le froid extérieur étant saisissant, le chauffage de l'habitat est actionné.

La télécommande, seule concession à la modernité, permet de mettre en marche l'autoradio dissimulé derrière la planche de bord.

 

De nuit

Dehors, le jour n'est toujours pas levé, avant de pouvoir avaler du bitume, l'Excalibur trépigne d'impatience devant la route...

Les phares jaunes éclairent une route désertique à cette heure matinale.

En route, pour l'Essentiel !

 

 

Le jour se lève ...

Au bout de deux heures de route, le soleil commence enfin à se lever.

Retrait de la capote

Par principe, le soleil étant maintenant levé, la capote est repliée pour mieux profiter du paysage et de l'air frais vivifiant...

Et au premier tour de roue sans capot, l'air (très) frais pénètre immédiatement dans l'habitat par bourrasque. Vive les sensations pures !!!

 

 

Curvimètre

Milieu de matinée. La carte papier permet de faire le point sur la route restant à parcourir. De toute façon, il n'y a pas de réseau pour l'application GPS du Smartphone...

Le déplacement du curvimètre sur la carte, permet de calculer la distance réelle en kilomètre en fonction de l'échelle de la carte.

Pause

Fin de matinée une pause s'impose. Une taverne alsacienne fera l'affaire.

Un nuage menaçant incite à la mise en place du cover-top pour protéger l'habitat durant la pause.

 

Sous le soleil ...

La route se reprend. Le 6 cylindres ronronne sous le capot. Avec une consommation théorique de 12 litres au 100 kms, on est plutôt dans la réalité avec une conduite un peu soutenue entre 15 à 20 litres au 100 kms.

A ce rythme là, la route certes se poursuit, mais la jauge à essence commence sérieusement à descendre dans le rouge...

 

 

Crevaison

Brutalement, l'Excalibur 35X tire à gauche avec un bruit de fuite d'air caractéristique : une crevaison !

Warning allumé, je sors du coffre situé derrière les sièges rabattables, le cric et la clé de démontage des roues.

La clé de démontage permet de desserrer le centre des jantes Borrani. La jante est extraite du moyeux par une traction axiale, pour faire sortir la roue des cannelures de guidage.

La roue de secours située sur le flanc droit de la voiture est extraite de la même manière et mise en place en lieu et place de la roue crevée.

D'origine, la monte des Excalibur 35X est en 165-15 en Michelin XAS. Sur la pré-série 02 pour des raisons d'adhérence et stabilité à haute vitesse la monte est légèrement plus large en 185-15.

 

 

Chronomètrage

Sur piste (ou comme ici sur un segment de parcours connu), la console de chronomètre permet de déclencher simultanément les 3 chronomètres.

Puis, chaque chronomètre est arrêté individuellement à des points remarquables (repères sur piste ou sur bord de route). Ceci permet de calculer des prises de temps intermédiaires et de la comparer avec des performances antérieures.

 

Echappement libre

Lors de prise de temps intermédiaires, pour gagner un peu en puissance on peut favoriser l'échappement des gaz de combustion du moteur, et s'abstenir de la phase détente dans le silencieux du pot d'échappement.

Sur l'Excalibur 35X présérie 02, une commande sous le volant permet de basculer l'échappement de la ligne de droite (avec silencieux) à celle de gauche (sans silencieux) : usage réservé sur circuit ou en campagne désertique à cause du bruit ...

 

Plein d'essence

Avec un régime moteur oscillant entre 4.000 à 6.000 tr/min  pour améliorer le chrono, il n'y a maintenant plus de choix il faut faire le plein d'essence.

Arrêt dans une petite station service de village. La trappe à essence se déverrouille depuis l'habitat. Elle bascule sur elle-même permettant d'accéder au bouchon du réservoir.

Le réservoir absorbe allègrement les 40 litres d'essence. Le plein est fait. Nouvelle autonomie : environ 240 kilomètres.

 

Derniers tours de roue en milles

La destination finale s'approche. A noter que sur l'Excalibur 35X présérie 02 le compteur est en "M.P.H" : milles per hour. Il faut donc multiplier par un facteur de 1,6 l'indication de l'aiguille pour connaitre la vitesse réelle.

Le route devenant brutalement très étroite et sinueuse, je réduits la vitesse en conséquence.

 

Fin de parcours

La fin du parcours se précise, la neuvième heure de route s'annonce, il est maintenant temps de relire ce périple à la lumière des évènements passés.

L'existence n'est peut-être pas toujours une route ou un long fleuve tranquille. Mais au-delà des accidents de vie, comme des départs de nuit, du froid de l'hiver, des crevaisons, des mauvaises routes ou des pannes d'essence, l'Homme n'est pas seul.

L'Ineffable

Partout, le long de nos routes comme dans nos vies, l'Ineffable est toujours là ...

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... présent et bien vivant, dans notre quotidien, à nos cotés dans le bonheur comme dans les jours d'épreuves, il attend juste que nous lui ouvrions nos pensées, nos cœurs et nos âmes.

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Ainsi au terme de ce périple qui conduit à l'Ineffable,  l'Excalibur 35X apparaît bien comme un moyen de locomotion certes atypique et original, mais en aucun cas comme une fin en soi.

 

L'essentiel, ce qui donne sens, n'est pas là. L'essentiel est dans l'Homme, et l'Homme n'est que dans sa relation avec l'Ineffable, appelé aussi ... l’Éternel !

 

Bonne route à ses cotés !!!